L’amour de soi et l’égoïsme


L’amour de soi n’a rien à voir avec l’égoïsme,
et il est important de comprendre la grande différence entre ces deux notions ainsi que leurs origines, qui proviennent de sources distinctes.

Pour mettre en lumière cette différence, il est nécessaire d’abord de distinguer la « personnalité » et l’« essence spirituelle - individualité » de l’être humain. Dans le cadre de cet article, il convient de définir clairement ces termes dès le départ.

La « personnalité » se réfère à l’ego de l’individu.
Ici, la conscience fonctionne dans un mode restreint, limité aux niveaux instinctif, émotionnel et intellectuel, incluant la survie, les relations sexuelles et sociales, ainsi que diverses fixations et passions.

Chez une personne pleinement développée, il se produit un éveil de la conscience supérieure et des niveaux correspondants, et, surtout, une prise de conscience de l’« essence » spirituelle, le plus profond aspect de la conscience humaine – le moi supérieur, l’individualité.

L’individualité ne doit pas être comprise comme une structure fixe, mais comme un processus d’évolution de la conscience, éveillée à sa quête de plénitude. Dans cet état, les croyances, les valeurs et les objectifs changent. La conscience fonctionne alors sur un autre niveau, un niveau supérieur.

Ainsi, tout individu fonctionne, selon son niveau de conscience,
dans deux modes alternatifs :
la personnalité et l’individualité .

À la base de la diversité des motivations humaine
(à l’exception des motivations spirituelles), on distingue trois instincts principaux :
  1. la survie,
  2. le plaisir,
  3. les relations
Les principaux problèmes surgissent souvent dans le domaine de
la « motivation par manque », limitée par des stratégies figées et des passions de l’ego (personnalité), qui suppriment et remplacent les instincts purs de l’essence.

L’égo personne est la partie la plus dominante en chacun de nous, et c’est à travers ce prisme que nous percevons le monde.
Cela conduit souvent à des fixations, des passions et , en conséquence, à des distorsions cognitives.

L’égo-personnalité ne peut exister qu’en relation avec les autres.
Tous les événements et projets sont liés dans la conscience de l’égo à des comparaisons et des références externes.
En s’appuyant sur des modèles, des opinions et des réactions étrangers, ou en étant guidé par sa propre importance et des motivations souvent fausses, ainsi que par une estime de soi erronée, l’égo façonne la perception du monde.

Pourtant, un égoïste considère toujours sa propre opinion comme la seule vraie et se voit comme la personne la plus méritante d’attention.
Les autres, bien qu’essentiels à son existence – comme l’air qu’il respire – ne sont perçus que comme un simple arrière-plan reflétant son importance et sa valeur.
L’égo ne connaît ni satisfaction ni harmonie : il veut toujours plus et mieux.
Il manipule habilement les notions de bien et de mal ainsi que les normes morales à son avantage.
L’égo ne connaît ni l’amour véritable ni la compassion.
Il divise tout en « mien » et « autre », et n’aime que ce qu’il considère comme sien.

Ainsi, toute la vie et la majeure partie de l’énergie sont consacrées à la création et à la défense de l’importance de l’égo-personnalité.
Pendant ce temps, la véritable « essence » reste inconsciente.
L’être humain est privé de plénitude et sa conscience demeure limitée.


L’amour de soi comme chemin vers l’authenticité


L’amour de soi s’oppose à l’égo et réside dans la prise de conscience de sa « véritable essence » – son individualité, ainsi que dans l’acquisition de la plénitude intérieure.

L’attachement de la conscience égoïste au jeu social est inévitable : il est impossible de se soustraire à la société. Cependant, on peut abandonner les décorations inutiles et cesser de jouer des rôles sociaux qui empêchent de réaliser sa vraie nature.

Apprendre à penser individuellement, sans s’appuyer sur l’opinion des autres, à partir de ses propres ressentis et valeurs, est une voie vers la libération.
Cela signifie découvrir en soi celui qui observe : celui qui perçoit le monde, les autres et son propre égo, en profondeur, sans être guidé par des modèles externes.

Dans la conscience de chacun de nous, au niveau cellulaire, somatique et neurologique, vit un enfant joyeux et confiant.
C’est là qu’il faut commencer sa recherche : en faisant émerger de ses profondeurs ces énergies lumineuses et ouvertes de l’enfant qui ne connaît pas encore son égo et qui aime sans diviser, dans l’harmonie et la liberté.

L’amour de soi, c’est l’amour de son individualité et un plongeon dans celle-ci.
C’est ainsi que l’on apprend à comprendre les manipulations de son propre égo, qui deviennent de moins en moins attrayantes.
Avec cette immersion en soi, en quête d’harmonie intérieure, naît une liberté : celle d’être libéré des limites imposées et des opinions des autres. On cesse de chercher à se comparer aux autres.

L’amour de soi, c’est l’acceptation de soi et des autres.
On formule de moins en moins d’exigences envers soi-même,
et donc envers autrui.
On comprend clairement que son droit d’être soi-même est aussi important que le droit de l’autre d’être différent.

Avec la prise de conscience de son véritable Moi, l’ego personnel s’affaiblit.
La volonté et la conscience supérieure guident les instincts et les émotions.
Moins il y a d’ego en une personne, plus ses sentiments sont profonds.

Plus une personne monte sur l’échelle de l’évolution spirituelle,
plus sa capacité à ressentir et à compatir est grande, autrement dit,
sa capacité à accepter et aimer les autres.


L’amour de soi, c’est avoir suffisamment de lumière intérieure pour la partager et pour suivre son propre chemin et non celui de quelqu’un d’autre.
Seul l’amour de soi permet à l’amour des autres de naître.
S’il n’existe pas, il n’y a rien à partager.
Et également c'est la seule véritable richesse que la mort ne peut nous enlever, c’est la conscience et l’amour.

S’aimer permet justement de mieux aimer les autres, car on ne cherche plus à combler un vide intérieur à travers eux.
On peut donner librement, sans attente , ni dépendance affective.

L’amour de soi est aussi la responsabilité personnelle.
S’aimer soi-même, ce n’est pas seulement s’accepter, mais aussi prendre la responsabilité de son bien-être, de ses choix et de sa croissance intérieure.
Cela signifie cultiver une discipline bienveillante envers soi-même, savoir poser des limites et faire des choix qui nous respectent.
Lorsque l’on s’aime vraiment, on ose être authentique, sans chercher à se conformer aux attentes des autres. L’amour de soi nous libère du besoin de validation extérieure et nous permet d’exprimer notre vérité avec confiance et sérénité.

Beaucoup de souffrances viennent du rejet ou du déni de certaines parties de soi.
S’aimer, c’est aussi accueillir ses blessures, ses fragilités et s’accorder la patience et la compassion nécessaires pour guérir et évoluer.

L’amour de soi n’est pas un but à atteindre une fois pour toutes, mais un état d’être qui se cultive au quotidien. Et cela évolue avec nous, à travers les défis et les expériences de la vie.


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